Où ils marchèrent sur les traces des tsars de Russie

Russie - Décembre 2015

Peut-on rêver plus douce entrée en matière avec la Russie que la découverte de Saint Pétersbourg, la sublime ? Construite sur un marais inhabité, cette ville tricentenaire porte la marque des dirigeants qui se sont succédé à la tête du pays et a résisté à tout ce que l’histoire et les éléments naturels ont pu lui infliger.

A Saint Pétersbourg, nous sommes hébergés pour quelques jours par Russlan et Veronika, qui nous font de bon cœur une petite place dans leur modeste appartement de la périphérie Sud de la ville. Là encore, les fenêtres s’ouvrent sur un quartier dortoir constitué de tours alignées aussi loin que va notre regard. Veronika et Russlan nous accueillent avec un bon dîner arrosé de vodka, première occurrence de la chaleureuse hospitalité Russe, qui ne fera pas une seule fois défaut tout le long de notre traversée du pays.

A chaque coin de rue se dresse une église richement ornée, pourvue de dômes resplendissants, un palais centenaire aux façades illuminées, un canal dont l’eau reflète les lumières de la ville les transformant en une nuée de pièces d’or.

Le soir venu, Russlan nous embarque à bord de son énorme voiture pour nous faire découvrir sa ville de nuit, qu’il sait irrésistible, particulièrement en ce mois de Décembre où les féériques illuminations de Noël s’ajoutent aux éclairages des monuments fabuleux. A chaque coin de rue se dresse une église richement ornée, pourvue de dômes resplendissants, un palais centenaire aux façades illuminées, un canal dont l’eau reflète les lumières de la ville les transformant en une nuée de pièces d’or.

L’église du Saint Sauveur sur le Sang Versé offre un spectacle tout particulièrement fascinant pour nos yeux d’européens peu habitués au faste des décorations des lieux de cultes orthodoxes. De l’extérieur, l’Eglise présente un enchevêtrement de dômes arrondis, brillants et colorés, tantôt bleu, vert et blanc, tantôt dorés, et une façade richement travaillée aux nombreux reliefs et moulures.

Les arrêts sont brefs, tant le froid est cinglant, et nos organismes encore peu habitués, mais nous profitons du spectacle qui s’offre à nous depuis la chaleur du véhicule, et nous nous endormons ce soir-là des étoiles plein nos rêves.

Imaginez la collection du Louvre installée au château de Versailles, et vous aurez une idée de l’extraordinaire endroit qu’est l’Ermitage.

Nous passons les trois jours suivants réfugiés dans la chaleur des innombrables musées et palais, à commencer par l’Ermitage, ancien palais d’hiver des tsars de Russie depuis transformé en immense musée, où les salles magnifiques aux plafonds dorés et murs ornés offrent un écrin fabuleux aux œuvres qu’elles abritent. Imaginez la collection du Louvre installée au château de Versailles, et vous aurez une idée de l’extraordinaire endroit qu’est l’Ermitage. Des artéfacts égyptien aux toiles des impressionnistes français en passant par les portraits de famille des Romanov, et même une sélection des plus belles œuvres du talentueux photographe Steve McCurry, l’impressionnante collection du musée promet des heures d’évasion.

Entre deux visites, nous parcourons les immenses rues balayées par le vent froid du Nord, et nous nous promenons à la tombée du soir sur les quais du fleuve, la Neva. Lorsque tombent enfin les premières neiges de l’hiver, nous dansons sous les flocons scintillants sur la somptueuse place du palais en observant les passants à toque glisser maladroitement sur les plaques de verglas.

Nous quittons la ville quelques jours plus tard, avec le sentiment que Saint Pétersbourg n’a rien à envier aux plus belles capitales européennes (à la tête desquelles je n’hésite pas à placer, de manière totalement subjective et arbitraire, Paris et Rome).

A Saint Pétersbourg, la superbe, succède sur notre route Moscou, capitale chargée de vie, de culture et d’histoire. Au fil de nos discussions avec les Russes, nous décelons une rivalité diffuse, pas toujours assumée, mais bien ancrée, entre les habitants des deux villes qui se disputent le cœur des étrangers de passage.

Confortablement installés dans un appartement de la banlieue Nord chez Sofya et son fils de cinq ans Serguey, nous passons à Moscou une semaine paisible, dans l’attente de notre visa chinois. Nos journées se partagent entre la visite des sites historiques et majestueux autour de la place rouge, notamment la fabuleuse basilique Basile le Bienheureux, les séances de patin à glace sur la plus grande patinoire en plein air d’Europe, les visites d’Eglises orthodoxes, toujours plus richement décorées, et la découverte du métro, dont les stations sont superbes.

L’air est froid et la neige tombe par intermittences, et je suis fascinée par les femmes Russes, modèles de féminité et d’élégance, qui déambulent en jupes courtes, mains nues et cheveux aux vents. Au chaud sous mes multiples couches de vêtements techniques aux couleurs peu discrètes, je m’efforce d’assumer mon look de touriste allemande.

Le soir, nous dinons le plus souvent chez Sofya et écoutons Serguey qui nous décrit en Russe tous les recoins de sa chambre, et passe des heures à examiner le grand planisphère illustré qui s’étale sur tout un mur au-dessus de son bureau. Lorsque nous quittons Moscou, Sofya nous fait promettre de lui envoyer des nouvelles un an plus tard, lorsque nous serons de retour en France, car elle ne semble pas nous croire capables de voyager si longtemps. Pari tenu…

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Le 15 janvier 2024

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